Afin de lever le doute immédiatement, la Dracénie n'est pas un pays de l'Europe centrale, tel la Syldavie inventée par Hergé dans « L'affaire Tournesol » ! La Dracénie est un petit coin de Provence situé dans le Haut-Var, autour de la ville de Draguignan, à la croisée des gorges du Verdon et du golfe de Saint-Tropez.

Rendez-vous était pris en ce dimanche 29 avril 2012, annoncé pluvieux par Météo France, et qui finalement eut la bonté de ne pas arroser nos chères carrosseries.

Après nous être retrouvés au péage du Muy, nous avons pris un petit café pain au chocolat dans le village de La Motte. Nos amis du club Matra Forever ayant répondu à l'invitation, nous voici douze voitures réunies : une P 60, une Ariane, une Matra 530, deux Simca 1100, deux Bagheera, une 1308, une Horizon, une Solara, une Fiat 500 et une Alpine V6.

Le village de La Motte possède une particularité : le saut du Capelan. La rivière de la Nartuby (32 km de long seulement) traverse toute la Dracénie. Au lieu-dit du « Saut du Capelan » (le curé), elle tombe en une cascade de vingt-deux mètres de haut, de toute beauté.

Le village voisin de Trans-en-Provence possède également une particularité. Certes il est également traversé par la Nartuby, mais c'est ici un puits aérien qui crée la surprise. Posé comme une ruche géante au sommet de la pittoresque colline du Clos de l'Hermitage, ce dôme de pierre percé de multiples meurtrières peut à juste titre intriguer le passant. La naissance de ce curieux édifice transian remonte en 1930. Cette année-là, M. Knapen, savant homme du Nord décida de se fixer à Trans-en-Provence pour y réaliser une étonnante expérience : celle de récupérer l'humidité nocturne de l'air avec un condenseur artificiel pour résoudre le problème de la sécheresse. Autrement dit : approvisionner un puits avec de la rosée. Les jours les plus « favorables » ne fournirent que la valeur d'un seau de 10 litres ! M. Knapen espérait obtenir 30 000 à 40 000 litres par jour de son ouvrage... Tous les détails.

Nous avons ensuite emprunté la route des villages perchés, ponctuée de Figanières, Callas, Claviers (où nous avons déjeuné), Bargemon, Chateaudouble et Ampus. Nous n'avons pas eu le temps de parcourir la boucle complète et l'après-midi s'est terminée à Draguignan, au pied de la Pierre de la Fée. Encore une curiosité régionale puisque cette pierre est en fait un... dolmen, le plus grand mégalithe de Provence.

Comme décrit ici : « il est constitué par trois dalles verticales de 2,20 m à 2,40 m de haut, soutenant une table de plus de cinq mètres de longueur pour un poids avoisinant les 60 tonnes. Les dalles en place sont en calcaire local. Ce dolmen, classé monument historique, a été restauré en 1951. À l'origine sépulture collective, il date de la fin du néolithique, début du chalcolithique (2500/2000 avant J.-C.). »

Comme raconté ici : « selon la légende, une fée aimait se déguiser en bergère. Un jour, elle séduisit un jeune génie du voisinage, à qui elle offrit sa main à condition que le mariage fût célébré sur une table formée de trois pierres dont elle fit le croquis. Le jeune homme reconnut alors les pierres qui avaient dévalé la montagne voisine. Il réussit à en dresser deux, mais la troisième résista. Pendant la nuit, la fée souleva d'un geste magique la lourde dalle et la déposa sur les deux autres. Quand le jeune génie découvrit le prodige, il comprit qu'il était un bien modeste jeune homme et qu'il était condamné à mourir parce qu'il aimait une fée plus habile que lui. Il mourut donc et fut pétrifié. »

Merci à toutes et tous d'avoir participé à cette journée, et rendez-vous le 17 juin 2012 pour de nouvelles découvertes.

Texte et photos : Stéphane Lefèvre