Les Simca 8, Simca 9 Sport
Article de Jean-François Berthe
Sous ce vocable, se cache en fait toute la gamme des dérivés Facel Métallon sur base
Simca 8 puis Aronde. Donc, dans l'ordre chronologique : Simca 8 Sport, Simca 9 Sport, Coupé De Ville,
Cabriolet Week-End, Coupé Plein-Ciel, Cabriolet Océane...
Tout est parti de la sœur de la Cisitalia, par Pinin Farina lui-même. Le prototype Cisitalia
exposé au musée Ford, était construit sur base 202, une cousine de la Simca 8... Pour le
deuxième modèle, légèrement différent, il en fût sans doute de même et il
partit directement à Paris, sous la verrière du « Grand Palais » pour le
« Salon de l'Auto » d'octobre 1948. La France était alors encore dans les tickets de
rationnements et les « bon matière ». !
Après un accueil enthousiaste du public, la production démarra en mars 1950. Du cabriolet
d'origine, Jean Daninos (en charge des carrosseries en aluminium) extrapolera un coupé en dessinant un toit,
très pur et agréablement galbé !
Mais en 1951, place à l'Aronde !
En fait, la Simca 8 Sport (à châssis) fut poursuivie avec la mécanique de l'Aronde, ce que
les amateurs nomment un « Huit et demi »...
Mais les ateliers de Jean Daninos trouvèrent la parade en habillant directement un soubassement de la
nouvelle Aronde : la Simca 9 Sport était née ! Elle existera seulement en Coupé, la
nouvelle plate forme ne semblant pas assez rigide pour un cabriolet...
C'est donc en octobre 1952 que Jean Daninos présenta le nouveau dessin, plus allongé, plus
« ponton ».
Pour le millésime 1954, le dessin fut épuré, la finition simplifiée pour rendre
moins cher cette auto de luxe par son prix : un million !
Aménagée correctement (une traverse en X sous châssis), la plate forme de l'Aronde put en
définitive devenir un cabriolet ! Elle devinrent les « Coupé de Ville » et
« Cabriolet Week-End ». !
En 1955, nouveaux trains roulants, nouvelle direction et roues de 14 pouces pour une tenue de route
sensiblement améliorée.
En octobre 1955, (Salon 1956), passage au Moteur Flash, les Cabriolets Week End et Coupés De Ville
bénéficient du moteur « Flash Spécial » pour leur dernière
année...
En effet, dès août 1956 est présenté le premier exemplaire du nouveau coupé
« Plein Ciel ». Le cabriolet s'appelle « Océane », en porte drapeau
de la nouvelle ligne éponyme de toutes les Arondes. La ligne est plus tendue, le toit plus plat et surtout le
pare-brise panoramique fait sensation ! La calandre à aubage disparaîtra pour le salon d'octobre 1956,
où une sirène s'ébattra sur son capot...
En 1959, place à la P-60 ! En harmonie avec la nouvelle gamme, nos belles voitures vont
recevoir : une calandre plus anguleuse, le nouveau compteur à ruban, de nouveaux feux et des pare-chocs plus
travaillés. Cette finition sera connue plus tard sous le nom de « Grand Carrossier » en
opposition aux nouvelles « S » pour 1960.
Il faut en effet alléger la voiture et le prix qui dépasse celui de la DS, mais bon, Daninos n'a
jamais eu la prétention de faire des voitures populaires...
La nouvelle « S » reçoit les feux de la P-60, les pare-chocs
précédents, une calandre plate. La planche de bord dit adieu au cuir et aux deux cendriers, le volant est
celui de série...
En octobre 1959, toute la gamme passe au moteur « Rush », et les plus belles voitures de
la production française (comme on le dit à l'époque) s'accaparent le « Rush
Super » puis le « Rush Super M ». Ce dernier moteur propulse gaillardement l'auto mais
elle annonce aussi la fin...
En 1962, sont produites les dernières « Océane » et « Plein
Ciel », ne laissant à beaucoup que le rêve d'en posséder une.
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